Une fois notre couple choisi et les places validées, une évidence s’est imposée : je réaliserais mon propre costume. Concevoir chaque détail, imaginer chaque étoffe, donner vie à ma vision… C’était une partie intégrante de l’expérience du bal, une immersion qui commençait bien avant la nuit tant attendue.
Dès l’élaboration de mon Moodboard, l’image d’une silhouette sombre et élégante s’est dessinée. Je voulais une tenue à dominante noire, relevée de subtiles touches de rouge. Pas un déguisement démoniaque ni un cosplay de mon personnage, mais une interprétation sophistiquée et personnelle. Certains détails, comme le scorpion et la couleur de ma tenue, rappelaient mon personnage tout en s’inscrivant dans l’ambiance envoûtante du bal.
Je savais exactement où dénicher mes tissus : le marché de Garges-lès-Gonesse. Avec ma mère, nous y avons trouvé de véritables trésors à des prix imbattables. Ce marché est une pépite pour les passionnés, et je ne me lasse jamais d’y flâner. J’ai également écumé plusieurs grossistes pour les perles destinées à mon sac, ma cape et les finitions de mes accessoires. Une fois ma liste établie, il était temps de passer à la confection.
Mais c’est la cape en tulle qui m’a demandé le plus de réflexion. Aucun patron n’existant, j’ai dû l’imaginer entièrement pour qu’elle tienne parfaitement sur mes épaules tout au long du bal. Après plusieurs essais, j’ai opté pour une structure reposant sur des épaulettes, maintenues par de délicats colliers de perles sur les épaules et dans le dos. Le résultat final me comblait : aérien, gracieux, et surtout unique.
Chaque détail comptait. J’ai réalisé un mini sac en perles destiné à collecter des pierres précieuses au fil du jeu – mais je vous en parlerai dans le prochain chapitre. Des gants en tulle brodé venaient compléter l’ensemble. Pour parfaire l’illusion, j’ai aussi opté pour une perruque, coiffée en un chignon d’époque, agrémenté de perles rouges et noires pour une touche à la fois dramatique et raffinée.
Ma mère m’a prêté main-forte pour refaire entièrement le jupon que j’avais acheté, mais dont la qualité laissait à désirer. Pour ainsi dire, elle n’a conservé que les cerceaux métalliques, reconstruisant tout le reste avec soin.
À ce stade, ma tenue me semblait complète. J’étais fière du travail accompli et impatiente de la porter… jusqu’à ce qu’un détail vienne bouleverser mes plans.
Quelques semaines avant le bal, une annonce nous rappela qu’il nous faudrait une cape noire pour l’extérieur. Je n’y avais pas pensé, oubliant que le bal aurait lieu en février, dans un domaine où nous serions amenés à traverser le parc. On pouvait nous en prêter une… mais évidemment, ce n’était pas dans mes habitudes de me contenter d’une solution de facilité. Un nouveau défi s’imposait à moi : coudre une cape d’extérieur, un vêtement que je n’avais encore jamais réalisé.
Après quelques prototypes, j’ai mis la main sur un somptueux velours de laine, provenant d’un stock de haute maison. Seul problème : la quantité était insuffisante pour obtenir l’ampleur que je désirais. J’ai donc rusé en ajoutant des empiècements en velours en haut et en bas, créant ainsi un effet structuré inattendu, qui s’accordait finalement à merveille avec ma tenue. Pour parfaire l’ensemble, j’ai ajouté un ruban en velours, un col en fausse fourrure, des gants en velours et une broche empruntée à ma mère.
Il ne me restait plus qu’à savourer ces quelques jours de répit avant de plonger dans la féérie du bal…
Ne manquez pas le prochain chapitre, où je vous dévoilerai (sans trop en dire, au cas où l’envie vous prendrait de vivre cette expérience unique à votre tour) les mystères du Bal des Amants Maudits.