Un dernier tableau pour ne rien oublier
Le shooting faisait, pour moi, pleinement partie du Bal. Comme la préparation de la tenue ou l’émotion du jour J, il prolongeait l’expérience, en figeant son souvenir dans le temps.
Je ne savais pas encore quand il aurait lieu, mais une chose était certaine : je ne voulais pas trop tarder. Il me fallait cette lumière d’hiver, pesante et voilée, cette atmosphère dramatique qui correspondait si bien à ma vision des Enfers. Sous un ciel printanier, la tenue aurait perdu de sa puissance.
J’avais en tête de découvrir un autre lieu, un décor encore inexploré pour offrir à ce shooting un souffle nouveau. Mais la réalité des contraintes – l’impossibilité de faire des repérages et le manque de temps – a finalement fait de Sceaux une évidence. Ce lieu, si familier, garde une magie indéniable, toujours aussi saisissante à chaque visite.
La veille, j’ai tout préparé dans les moindres détails : tenue, accessoires, cape, perruque. Et au matin, nous avons quitté la maison à l’aube pour rejoindre le domaine à l’ouverture. Le ciel était bas, le vent humide, la bruine menaçante.
Le froid ne m’atteignait pas, tant que je restais emmitouflée dans ma cape de laine et mes gants de velours. Mais une fois découverte, sous les premières gouttes de bruine, j’ai vite senti l’hiver m’envelopper. Alors nous avons accéléré le rythme, multiplié les prises, volé chaque image avant que la pluie ne s’impose.
Le Parc de Sceaux, même familier, a su être à la hauteur de mes rêves. Et une fois les dernières images capturées, il a fallu refermer doucement le rideau.
Du tout premier élan d’inspiration jusqu’à ces dernières lignes, j’ai savouré chaque instant du Bal des Amants Maudits. J’espère que ces chapitres vous auront permis de rêver un peu, vous aussi. Et peut-être, qui sait… qu’un prochain bal viendra un jour écrire la suite.
À très bientôt 🌹